Découverte d'une nouvelle vie...

Le chaos... Voilà le terme qui aurait très certainement été le plus approprié pour décrire l'état des pensées d'Adanedhel en ce soir de premier septembre. Pour une des rares fois de sa vie, elle était incapable de mettre de l'ordre dans tout cela, et tout se bousculait, sans suite, au sein de son esprit. Elle était à peu près sûre d'être arrivée ici en train, d'avoir traversé un lac sur des barques douées d'une volonté propre, d'avoir parcouru un château muni d'escliers et de tableaux vivants, d'être officiellement membre de la maison du Courage, les Gryffondor... Mais après, cela devenait plus compliqué.
Elle avait pleinement conscience d'être à l'extérieur, sous un ciel d'encre parsemé d'étoiles qui luisaient de tous leurs feux, de marcher, pour aller droit vers une forêt dont elle ne savait rien hormis ce que le directeur de l'établissement avait bien voulu leur révéler : elle était interdite aux élèves. Ce serait une parfaite entrée en la matière. Elle pourrait se confronter au total inconnu qu'était ce lieux, découvrir peut-être une once du monde de la magie et, pour bien commencer, braver une première fois les règlements, environs trois heures après son arrivée. Elle ne savait rien de ce qui l'attendait, hormis que cela risquait d'être dangereux, ce qui n'était pas pour la déranger. Elle n'avait rien prévu pour se défendre, à part peut-être un mince morceau de bois qui semblait bien fragile, nommé baguette, et dont elle n'avait aucune idée du fonctionnement. Mais c'était une question de principe : elle était sorcière, elle se devait d'avoir une baguette magique. C'était un peu comme le chapeau pointu noir, à ceci prêt qu'elle ne portait pas le chapeau, de peur qu'il lise ses pensées, chose qu'elle aurait préféré éviter... Son esprit était le seul domaine duquel elle était seule maîtresse et, pour rien au monde, elle n'aurait laissé quelqu'un y pénétrer.
Sans réfléchir, elle accéléra le pas, jusqu'à se trouver juste à la lisière de la forêt. L'obscurité qui y régnait était telle qu'elle ne distinguait que le troisième des arbres après la lisière, puis ils se confondaient avec la noirceur ambiante. La Lionne se retourna pour regarder le château, au moins encore une fois. La masse sombre et imposante était éclairée de petites tâches de lumière dorée et vive, qui lui donnaient un air de maisonnée agréable à vivre, de joie. Alors, aussi étrange que cela puisse paraître, l'enfant eut l'impression qu'elle avait, enfin, trouvé la place qui était la sienne... Elle serra sa main droite sur la poignée de sa baguette et s'imprégna de la magie qui en émanait. Elle, Adanedhel, était une sorcière... Elle se trouvait dans un collège de sorciers... Et elle allait apprendre la magie... Et ça, c'était la plus belle chose qui lui soit jamais arrivée... Pour peu qu'elle ne se réveille pas dans cinq minutes en se rendant compte que tout n'était qu'un rêve, elle venait d'accéder à un royaume qu'elle ne voulait quitter. Et pourtant, une certaine nostalgie, ou peut-être mélancolie, embuait son coeur.

**Ca faisait longtemps que je ne t'avais pas vue aussi préoccupée...**

Remarqua la conscience de la jeune fille avec ce qui ressemblait à un brin de compassion. Sa protégée n'avait pas pour habitude d'être submergée par ses émotions, et elle n'appréciait pas vraiment cela.

*Ouais... Ben moi non plus...*

Finit-elle par concéder. Elle n'arrivait pas encore à analyser ce qu'elle ressentait... Mais elle savait que cela ressemblait à un noeud compliqué qu'elle n'était pas prête de savoir démêler.
La Courageuse se retourna soudain, et sa robe noire rendue vaguement grise par lumière de la demie lune qui éclairait la scène claqua à sa suite, révélant un ensemble vert foncé que l'on aurait jamais du voir si elle avait été fermée selon les normes Poudlardiennes.

Maëlle n'arrivait pas à dormir. Elle était trop enchantée par tout ce qui s'était passé ce jour-là. Sa répartition dans la maison des Poufsouffles lui paraissait être le clou de la journée mouvementé qu'elle avait eu. En tout cas, cette journée lui paraissait si événementielle par rapport aux autres banales qu'elle avait jusqu'ici vécues. Après avoir écrit une longue lettre à son frère qu'elle décida de poster le lendemain matin, la fillette monta dans son dortoir qui se trouvait juste à l'entresol. La fenêtre élevée donnait sur le lac, étendue d'eau lisse qui la faisait déjà rêver. Certes, la chaleur des lieux était agréable, mais cela était beaucoup plus palpitant d'aller dehors dans le froid, dessiner en ressentant les frissons de la nature. Maëlle ne mit pas longtemps à se décider et partit dehors. Elle avait rapidement mis dans sa besace sa baguette magique ( car son frère lui avait conseillé de ne jamais la quitter ), deux trois feuilles de dessin, son fusain mais aussi un livre prit au hasard dans ses affaires. Elle avait enfilé son écharpe qui voletait derrière elle. La Poufsouffle poussa la Grande Porte et se retrouva dehors. Elle fut surprise de la chaleur de l'air extérieur. Elle s'installa près du lac et commença à exquisser quelques traits harmonieu, définissant rapiement le paysage. Puis elle se concentra de manière plus appuyée sur chaque détail. L'heure tournait mais elle n'avait pas envie de partir rejoindre le dortoir. Elle vit une forme au loin se diriger vers la Forêt Interdite. Elle ne savait qui était cette personne mais elle se décida d'approcher au risque de voir un professeur. Mais elle remarqua que l'individu qui avançait était de petite taille donc par conéquent certainement un élève. Il paraissait anxieux et se retournait fréquemment. Il se dirigeait tout droit vers la Forêt Interdite. Maëlle courut après cette forme mystérieuse et l'interpella.

- Hé, tu vas où ?? Pourquoi est-ce que tu cours ??

Ce n'était pas dans les habitudes de Maëlle de poser autant de questions. Aussi accéléra-t-elle le pas afin de rejoindre l'élève. Elle fut surprise de faire face à une fille. Elle examina les armoiries se trouvant sur la robe. C'était une Gryffondor sans aucun doute. Maëlle son regard dans le sien espérant examiner ses intentions. Elle espérait juste qu'elle ne s'était pas mise dans une situation impossible, comme à chaque imprévu qui se présentait à elle.

Soudain, une voix. Sans aucun doute, même si elle ne la connaissait pas, cette voix s'adressait elle à Adanedhel. A sa connaissance, elle était la seule idiote dans les parages. Sans réfléchir, elle crispa un peu plus sa main autour du mince morceau de bois qui gisait dans sa poche et se retourna, une fois de plus. Ses deux yeux noirs se posèrent dans ceux, bruns, de la nouvelle arrivante, qui commençait déjà à la harceler de questions, alors qu'elle n'était même pas encore en face d'elle. Il émanait de la jeune fille une impression de gentillesse, de volonté d'aider son prochain qui incita la toute nouvelle Rouge et Or à se réfugier en elle-même le plus vite possible. Elle attendit que l'inconnue soit enfin arrivée pour ouvrir la bouche et lâcher des paroles peu agréables à l'encontre de celle qui venait de l'interpeller, mais néanmoins fort prévisibles pour quiconque la connaissait un peu.

"Je vais où je veux, d'ailleurs, je ne vois pas en quoi cela te concerne, et je ne cours pas."

Puis, prenant conscience qu'elle se devait sans doute d'être, sinon amicale, au moins fréquentable avec la première personne qu'elle rencontrait, elle se présenta, avec dans la voix une telle absence d'émotion qu'elle n'en était plus naturelle.

"Je m'appelle Adanedhel Iluvatar."

Lança-t-elle, jugeant inutile de préciser son appartenance à la maison du Courage, puisque non seulement, si elle voulait le savoir, la petite excitée qui lui faisait face pouvait le lui demander ou regarder sa robe, ensuite parcequ'elle songeait qu'on devait se faire une opinion des gens sans se baser sur des qualités ou des défauts présumés.
Elle ne tendit pas la main à l'arrivante. Jamais elle ne tendait la main à qui que ce soit. Méfiante, comme toujours, elle restait sur ses gardes, prête à réagir à la moindre réaction suspecte et peu désireuse d'offrir la moindre ouverture.

» Je suis nouvelle et je suis perdue XD